L’addiction exprime souvent une profonde souffrance, un appel silencieux lancé du fond de l’âme, un vide à combler, une mémoire douloureuse à apaiser. C’est une invitation à descendre au cœur de son histoire, à rencontrer ce qui demeure enfoui, des parts blessées, oubliées, parfois mises à distance pour survivre.

Addiction

Mon approche de l'addiction

Ayant accompagné deux personnes en situation de grande précarité, aux prises avec des addictions, j’ai pu observer combien ces dépendances peuvent être tissées avec des blessures, des manques, des mémoires inconscientes. C’est ce qui fait de l’addiction pour moi une thématique essentielle : non seulement en tant que symptôme à soulager, mais comme porte d’entrée vers un travail global, psychique, corporel, existentiel, pour reconstruire un lien avec soi, avec les autres, avec la Vie.

Approche comportementale / TCC et pratiques concrètes

  • Analyse fonctionnelle de la consommation — repérer les déclencheurs, les contextes, les émotions ou pensées qui mènent à consommer ; comprendre ce qui dans le quotidien alimente l’addiction (stress, ennui, isolement, souffrance, etc.).

  • Journal / suivi de la consommation (quantité, fréquence, situations, émotions, pensées associées) — auto-observation pour mettre conscience sur les schémas, repérer les moments à risque, observer les « circonstances déclenchantes ». C’est un outil de base quand on travaille sur une addiction.

  • Plan de crise / plan de rétablissement & stratégies de prévention de la rechute — anticiper les situations à risque, prévoir des réponses alternatives, des stratégies de coping, des soutiens, des activités de substitution.

  • Restructuration cognitive + gestion des pensées automatiques — identifier les pensées irrationnelles ou automatiques qui justifient ou précèdent la consommation ; les questionner, les reformuler, changer les croyances dysfonctionnelles qui entretiennent l’addiction.

  • Développement de compétences de coping : gestion des envies, des émotions, des impulsions — techniques de relaxation, pleine conscience ou intériorisation, focalisation sensorielle, distraction saine, choix d’activités de substitution, renforcement d’un mode de vie équilibré, réseau social soutenant — pour faire face aux envies sans retomber dans la consommation.

  • Habitudes de vie & soutien social — modifier l’environnement, réduire les situations à risque, encourager des routines plus saines, maintenir des liens sociaux, créer du sens et des repères dans le quotidien.

Ces outils “du concret” peuvent permettre de stabiliser la situation, de reprendre un certain contrôle, d’éviter les rechutes, de construire un cadre plus sécurisant et plus soutenant.

Approche transpersonnelle / humaniste — Travaille sur la blessure, la vie intérieure, le sens

  • Accueillir la blessure intérieure — donner un espace à ce qui souffre : peurs, manques, traumatismes anciens, mémoires familiales, parts blessées — sans jugement, avec bienveillance, pour que ces parts puissent se dire, se vivre, se transformer.

  • Conscience du corps et écoute des sensations corporelles — reconnecter à la chair, aux sensations, aux tensions, aux émotions incarnées : le corps comme mémoire, comme messager de ce qui a besoin d’être vu ou libéré.

  • Rencontre symbolique des parts de soi — visualisations, imaginaire, métaphores, rêves, images intérieures : inviter ce qui est sombre, enfoui, symbolique, pour donner voix, forme, sens à l’invisible.

  • Travail sur le sens, l’existence, la raison d’être — accompagner l’émergence d’un questionnement profond sur la vie, les valeurs, le lien à soi-même, aux autres, à ce qui donne sens : l’addiction peut parfois être un appel, une demande de sens, de réparation, de reconnexion intérieure.

  • Accompagnement global — psychique, corporel, existentiel — visée d’intégration, de réconciliation intérieure, de transformation, non seulement de suppression d’un symptôme, mais d’un chemin vers plus d’authenticité, de cohérence intérieure, de dignité.


Pourquoi j’articule deux approches

Parce que l’addiction touche à la fois l’intériorité et le quotidien, j’ai choisi de travailler avec deux voies complémentaires :
une approche transpersonnelle, qui permet de rencontrer la source réelle de la souffrance au-delà des symptômes visibles,
et des outils concrets — TCC, accompagnement structuré, plan de crise — essentiels en période de précarité, d’instabilité ou de grande fragilité.
Ils offrent des repères fiables, un cadre, des appuis tangibles.